Michèle Alliot-Marie fait monter en puissance son club politique "Le Chêne"

Pas question de laisser tomber l'héritage du Général. Michèle Alliot-Marie, qui se veut la porte-parole des gaullistes au sein de la majorité présidentielle, continue de faire monter en puissance Le Chêne, son club politique. Créé en 2006, Le Chêne veut conforter son assise au sein du Parlement, où il compte près de 120 membres. Pour cela, des réunions de parlementaires vont être organisées régulièrement. Les députés du Chêne initient ces nouveaux rendez-vous en se réunissant mercredi matin autour de Michèle Alliot-Marie. Dans quelques semaines, ce sera au tour des sénateurs membres du club de faire de même.

Ces rencontres viennent s'ajouter au petit-déjeuner mensuel et aux "débats nationaux" organisés ces derniers mois avec la ministre de la Justice. Objectif : apporter un éclairage gaulliste à la politique du gouvernement. "La famille gaulliste doit faire entendre sa voix au sein de la majorité", insiste le député Nicolas Dhuicq, l'un des porte-parole du Chêne qui organise la réunion avec les députés. La sénatrice Isabelle Debré, également porte-parole, renchérit : "Grâce à l'ensemble de ces rencontres, Michèle Alliot-Marie peut porter les idées du Chêne jusqu'à Nicolas Sarkozy." "C'est une démarche constructive et sans agressivité", insiste-t-elle.
Pour accompagner ses ambitions, l'association vient aussi de changer de logo : le chêne, qui porte les couleurs de l'UMP, est habillé d'une croix de Lorraine et du slogan "Les gaullistes du renouveau".

Autant d'efforts déployés pour contrecarrer un éventuel ralliement des néo-gaullistes à Dominique de Villepin, qui lance son parti le 19 juin prochain . Le meilleur ennemi de Nicolas Sarkozy - qui se pose, lui aussi, en héritier du Général - n'a qu'à bien se tenir. "L'une des principales valeurs du gaullisme, c'est la loyauté... Et cela passe par la loyauté au chef de l'État Nicolas Sarkozy", juge ainsi Nicolas Dhuicq. Alors que Dominique de Villepin ne s'est encore jamais présenté à une élection, le député appuie là où cela fait mal. "L'onction suprême pour un homme politique, c'est bien le suffrage universel", estime-t-il.

par Ségolène Gros de Larquier (Lepoint.fr)