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Le Chêne 90 : Les Gaullistes du Renouveau
8 février 2011

Interview de MAM au Parisien - Aujourd'hui en France

1302819_mame_michele_640x280La polémique sur vos vacances en Tunisie continue. Que répondez-vous à ceux qui demandent votre démission, comme le socialiste Jean-Marc Ayrault ?

Michèle Alliot-Marie. Je réponds aux questions, pas aux insultes. Je vous assure que cette polémique ne me détourne pas de ma mission, pas plus que les attaques socialistes. Ce week-end, j’avais encore une réunion de travail à Munich avec Hillary Clinton, notamment.

Selon vous, votre séjour ne pose pas de problèmes ?

Que les choses soient claires. Je suis partie en vacances en famille en Tunisie. Nous avions prévu de retrouver à Tabarka des amis tunisiens. Arrivée à l’aéroport de Tunis par un vol régulier dont j’avais payé les billets pour toute ma famille, j’ai retrouvé M. Miled qui a proposé de nous emmener dans son avion qui allait à Tabarka.

Vous l’avez rencontré par hasard ou il vous attendait ?

Il savait bien entendu que j’allais à Tabarka ! Mais j’avais prévu de faire le trajet Tunis-Tabarka en voiture. Ensuite il nous a proposé, quelques jours plus tard, de faire avec d’autres amis une excursion en avion d’une journée à Tozeur. J’ai moi-même, la première et spontanément, mentionné cette excursion, dès mercredi dernier quand j’ai été interrogée au sujet de l’avion sur Canal+ et France 2.

Vous n’avez jamais utilisé cet avion à d’autres moments ou ailleurs qu’en Tunisie ?

Bien sûr que non ! Même si je connais Aziz Miled depuis longtemps, c’était la première fois que je prenais son avion. Je n’ai fait dans cet avion que les deux allers-retours Tunis-Tabarka et Tabarka-Tozeur. Dans tout cela, il n’y a pas un sou de l’Etat français ou tunisien en cause.

Avec lui, vous évoquiez la situation politique en Tunisie ?

De temps en temps. C’est comme ça que j’avais appris qu’il avait été spolié d’une partie de son entreprise.

Il se présentait vraiment comme une victime du régime ?

C’est quelqu’un de réservé et très prudent dans son expression. Quand il racontait comment s’étaient passées certaines choses, nous comprenions qu’il était victime des Trabelsi (NDLR, la famille de l’épouse de Zine Ben Ali, Leïla) qui l’avaient spolié. A ceux qui parlent de sa proximité avec Ben Ali, je rappelle que c’est les nouvelles autorités tunisiennes qui ont envoyé à l’Union européenne et à la Suisse la liste des membres du clan Ben Ali.  Et M. Miled bien sûr n’y figure pas.

Vous avez dit que les émeutes n’avaient pas commencé en Tunisie au moment de votre séjour fin décembre. Or elles ont débuté le 17 décembre...

Il y avait des mouvements, mais géographiquement limités à deux régions. La généralisation des manifestations ne s’est produite qu’à partir du 4 janvier, date où le jeune de Sidi Bouzid qui s’était immolé est malheureusement décédé.

Vos collaborateurs au quai d’Orsay vous avaient alerté ?

A ce moment, personne n’avait perçu l’ampleur et le caractère irréversible de ce mouvement.

Vos adversaires disent que vous êtes ministre tout le temps, même dans vos vacances privées...

Je suis évidemment ministre 365 jours par an, 24 heures sur 24. Même en vacances, je travaille en liaison constante avec mes collaborateurs. Seulement, dans ma vie privée, avec ma famille et mes amis, je ne suis pas en représentation officielle. Je décompresse.

Mais ce n’est pas banal de prendre un jet privé ?

Bien sûr que non. Mais devrais-je renier certains de mes amis en fonction de leur nationalité ou de leur réussite ? M. Miled n’a pas invité le ministre français des Affaires étrangères, mais une amie et sa famille. C’est quelqu’un qui ne m’a jamais rien demandé, et à qui je n’ai jamais rien demandé.

Vous comprenez que les Français puissent être choqués. N’y a-t-il pas une déconnexion de la réalité quotidienne ?

Dans ma vie personnelle, j’essaie pourtant de ne pas me déconnecter de la vie des Français. Quand j’ai accepté de prendre cet avion, j’étais en vacances, en famille, avec des amis. Je n’ai pas pris le temps de me demander comment cela pourrait être ressenti, sinon je ne l’aurais pas fait. Je me rends compte que des gens ont été choqués, je saurai en tirer la leçon : si on me le proposait à nouveau, je n’accepterais évidemment pas.

Vous avez dit que vous sortirez renforcée des polémiques. Vous le croyez encore ?

Je fais de la politique depuis suffisamment longtemps pour savoir ce que valent les polémiques politiciennes. Chacun connaît mon éthique et ma rigueur. Moi, je me refuse à mettre en accusation les responsables politiques de gauche qui ont pris régulièrement des vacances en Tunisie pendant que M. Ben Ali était président.

Par exemple ?

Il y en a beaucoup, c’est de notoriété publique... Mais je ne vais pas les chercher sur le terrain de leur vie privée. Mais sur leur action politique, j’ai des choses à dire. J’ai lu le compte-rendu du conseil de l’Internationale socialiste des 15 et 16 novembre dernier, à Paris, à l’invitation du PS. Parmi leurs invités il y avait des membres du parti de M. Ben Ali ! Et le parti de Laurent Gbagbo y est toujours ! J’ai reçu le soutien de nombreux ministres, de parlementaires de la majorité et de l’opposition, et je note que plusieurs responsables de gauche refusent, eux, de sombrer dans cette polémique.

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